Les Techniques d'Adaptation.

Contrairement à ce que l’on peut penser, adapter une œuvre littéraire n’est pas aussi simple. L’adaptateur doit mettre sous une forme d’écriture audiovisuelle, une écriture littéraire. Il doit écrire avec sa caméra, comme l’auteur écrit avec sa plume. Il fait face à plusieurs contraintes.

 
Il doit rester fidèle tout en innovant. Il laisse libre court à son talent créatif en gardant la même cohérence que l’œuvre retranscrite. Il ne doit donc pas spécialement tomber dans une adaptation trop libre car il risquerait de déplaire aux spectateurs.

Il se pose également de nombreuses questions telles que le choix des personnages ainsi que des scènes à supprimer ou à ajouter pour respecter la durée moyenne d’un film.

Pour parvenir à démontrer et à approfondir ces nombreux critères, nous analyserons tout d’abord dans la partie "Questions de retranscription" les problèmes auxquels l’adaptateur se trouve confronté puis dans la partie "Contraintes d'adaptations" les règles qu’il se doit de respecter avant de réaliser son film et enfin nous présenterons dans la troisième partie quelques exemples d’œuvres littéraires adaptées par le cinéma avant d’entamer l’étude de nos deux œuvres.


A. Questions de retranscription. 


Le réalisateur est le personnage clé de l’adaptation cinématographique d'œuvres littéraire. Grâce à lui, les mots s’animent et l’écrit devient film. C'est un travail qui doit donc répondre à beaucoup d'exigences.

En effet, comme nous avons pu le voir au début, l’adaptation d’une œuvre littéraire est une épreuve que le réalisateur doit manier avec agilité car elle est sans cesse bousculée entre interrogations et contraintes.



 
Le réalisateur est soumis à ces interrogations et contraintes. Son but est donc de tenter de créer une adaptation la plus proche possible du livre pour ne pas déplaire aux amateurs.Pour cela, il doit faire les bons choix.

Il est toujours possible que d’autres modifications aient lieu, cependant leurs origines ne sont pas spécialement techniques. On peut les associer au fait que pour toucher un public plus large, certaines scènes ont la nécessité ou le besoin d’être transformées.

B. Les contraintes de l’adaptation.

L’adaptation cinématographique d’une œuvre littéraire est une opération technique et compliquée.

En effet, le film va connaître de nombreuses étapes avant d’être terminé. Celui qui s’affaire à cette tâche, le réalisateur, est tenu de respecter certaines choses avant de donner vie à son projet s’il ne veut pas tomber dans une adaptation trop libre.

Le réalisateur a un projet bien précis. C'est lui qui décide de mettre en images la manière dont il a ressenti le roman. Il laisse ainsi en quelque sorte libre court à son imagination. Cependant, le monde du cinéma étant un monde bien spécifique, il doit faire attention à de nombreux critères très techniques pour que le lecteur qui devient alors, spectateur, soit lui aussi satisfait du résultat final.

Il lui est tout d’abord nécessaire de bien respecter le thème et l’histoire du roman avant de réaliser son film, et si possible de respecter également le contexte historique de l’histoire pour que l’image colle le plus possible au récit.
Puis, il doit également tenter de retranscrire les impressions, c'est-à-dire les couleurs, les décors s’ils sont bien spécifiques. Cela permet au spectateur de retrouver les sensations qu’il a ressenties lorsqu’il était lecteur.

Les passages supprimés ou ajoutés doivent être soigneusement choisis pour ne pas perturber le court de l’histoire. Si ceci n’est pas respecté, le spectateur, ancien lecteur passionné, risque d’être perdu et au final déçu.
Enfin, une touche créative peut être ajoutée si celle-ci ne perturbe pas l’histoire. Elle permet une certaine «évasion» et recherche chez le spectateur, ce qui ne lui déplaît pas forcément.

La réécriture au cinéma n’est donc pas une épreuve aisée et simple comme on pourrait être tenté de le penser. C’est au contraire un projet mené de bout en bout par un réalisateur expérimenté pour offrir au lecteur une représentation complète et affinée de l’œuvre littéraire qu’il a apprécié.

C. Des exemples d’adaptation.

Le thème de la réécriture est de plus en plus présent au cinéma, c’est pourquoi il nous est facile de donner l’exemple de nombreux films dont l’inspiration est issue d’un grand nombre de romans.
 

 
On a, Le Procès seule adaptation du roman de Kafka par Orson Welles. C’est une adaptation, qui peut  être incontestablement jugée,  "une œuvre d’auteur" et non un travail de tâcheron. On y discerne un style mais également une écriture cinématographique.



Un grand classique, tel Madame Bovary de Flaubert a été retranscrit par le cinéaste Claude Chabrol. Mais celui-ci malgré les efforts pour retranscrire le roman en images, n’a pas eu une adaptation très fidèle (on rencontre le même cas pour Germinal de Zola, adapté par Claude Berri).









Certaines œuvres ont eu plusieurs adaptations cinématographiques. On y trouve par elles de grands classiques tels Hamlet , plus longue pièce de Shakespeare, adapté plus de cinq fois au cinéma (la première adaptation est un film Français qui s’intitule Le Duel d’Hamlet réalisé par Clément Maurice en 1900) ou encore des œuvres plus contemporaines comme Charlie et la Chocolaterie (20ème siècle) de Roald Dahl adapté deux fois (en 1971 par Mel Stuart et en 2005 par Tim Burton).